L'exposition aux pesticides peut être facteur de risque de SLA

11-05-2016

ANN ARBOR, Michigan, Une nouvelle recherche montre que des polluants environnementaux sont susceptibles d'augmenter la probabilité qu’une personne développe la sclérose latérale amyotrophique, ou SLA.

Il n'y a pas de remède pour cette maladie des motoneurones à progression rapide. Les personnes atteintes finissent par perdre toute force et leur capacité à bouger leurs bras, jambes et corps.

Dans le cadre d'une étude plus vaste sur les facteurs de risques environnementaux pour la SLA, des chercheurs de l'Université du Michigan ont publié leurs travaux sur les pesticides et d’autres expositions environnementales dans JAMA Neurology.

Dr. Eva Feldman, Directrice de l'Institut de recherche médicale A. Alfred Taubman, senior co-auteure, clinicienne et chercheuse SLA de longe date témoigne : depuis le premier patient SLA que j'ai vu il y a plus de 25 ans au patient que j'ai été diagnostiqué de SLA cette semaine, la même question m’a toujours été posée: pourquoi moi ? Qu’est ce qui est différent dans ma vie et m’a causé cette maladie ? Je veux trouver la réponse à cette question lancinante de mes patients. »

L’équipe de Feldman a étudié 156 personnes atteintes de SLA et 128 personnes saines. Tous ont décrit leur exposition aux polluants au travail et à la maison, en mettant l'accent sur l'exposition professionnelle. Les chercheurs ont également mesuré les polluants environnementaux toxiques persistants dans le sang pour obtenir une évaluation plus complète des expositions environnementales.

Selon Dr. Stephen Goutman, premier co-auteur et directeur de la U-M Comprehensive ALS Clinic: « Nous avons trouvé ces produits chimiques toxiques chez les patients SLA et chez les personnes saines. Nous y sommes probablement tous exposés sans le savoir par l'air, l'eau et notre alimentation, car ces produits chimiques se trouvaient ces dernières décennies dans notre environnement. Cependant, les patients SLA , dans l'ensemble, présentent des concentrations plus élevées de ces substances chimiques, en particulier en ce qui concerne les pesticides. »

Cependant, il n'y avait aucune corrélation forte entre une profession particulière et une probabilité de développer la SLA, à l'exception du service dans les Forces Armées.

Le service dans les Forces Armées a aussi été corrélé positivement avec la SLA dans cette étude, comme déjà établi lors d’études antérieures.

Des tests sanguins ont montré des probabilités accrues de SLA pour ceux qui sont exposés à différents types de produits chimiques, dont beaucoup ne sont plus largement utilisés en raison de préoccupations environnementales. Certains de ces produits chimiques, appelés polybromodiphényléthers (PRDE), sont encore utilisés comme ignifugeants dans les produits en plastique et les mousses.

Selon Goutman : « Notre défi est que les personnes sont probablement exposés à de multiples produits chimiques et il est donc trop tôt pour nous de savoir si un produit chimique spécifique, ou un mélange de substances chimiques, peut occasionner des dommages aux motoneurones. Ce n’est que plus tard que nous pourrons vraiment nous focaliser sur des substances chimiques particulières qui pourraient être des facteurs de risque de la maladie. »

« Une première étape très importante »

Les chercheurs pensent qu’une meilleure compréhension des facteurs de risques environnementaux pour la SLA pourrait conduire à mieux comprendre pourquoi certaines personnes développent la SLA et contribuer à expliquer les concentrations de cas de SLA dans certaines zones géographiques.

Selon Feldman : « C'est une première étape très importante pour déterminer quelles expositions spécifiques sont associées à la SLA — pour répondre à la 'pourquoi moi?'. Maintenant il est temps de comprendre comment ces expositions mènent à la maladie dans le but de stopper l'apparition de la maladie. L'un de mes patients m'a dit, avant sa mort : nous voulons un ‘monde sans SLA’. » 

 

Traduction : Fabien

Source : PR Newswire

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